Le ministre algérien de l'énergie et des mines, M. Chakib Khelil, tire la sonnette d’alarme face à la dégradation de la mer Méditerranée sous l'effet de la pollution causée par les hydrocarbures. Intervenant à l'ouverture des travaux du séminaire international sur
la pollution marine par les hydrocarbures, il a indiqué que des quantités
importantes d'hydrocarbures, estimées à plusieurs centaines de milliers de tonnes,
sont déversées accidentellement chaque année dans la Méditerranée.
S'y ajoutent aussi les opérations de dégazage et de déballastage des
navires qui engendrent une pollution, dont les impacts sont souvent sous-estimés,
a-t-il averti.
"Tous ces constats montrent que malgré les efforts déployés depuis une
trentaine d'années, la Méditerranée continue à se dégrader sous l'effet de la
pollution", a-t-il dit, rappelant dans ce sens les conséquences dramatiques
des naufrages de l'Eréka et du Prestige sur les côtes de France et d'Espagne.
La Méditerranée qui représente seulement 0,7% des mers du globe, supporte
environ 30% du commerce maritime mondial et 22% du transport international de
pétrole, selon les chiffres fournis par le ministre.
Les risques d'accidents de navires transportant des hydrocarbures est
notamment élevé dans la rive sud de la Méditerranée et la côte ouest d'Afrique,
a-t-il fait remarquer. Soulignant la nécessité d'une coopération internationale en matière
de lutte contre ces catastrophes écologiques, le ministre a appelé à promouvoir,
la Société multinationale d'intervention et de lutte contre la pollution marine
(OSPREC), abréviation en anglais de "Oil spill response Compagny".
Créée en 2007, à l'initiative de l'Algérie, OSPREC, dont le siège est à Alger, a pour objectif d'intervenir en cas de pollution marine sur une zone d'action de 20.000 KM, s'étalant du canal de Suez (Egypte) au Golfe du Cabinda (Angola).
Dotée d'un capital de 600.000 dollars, cette société est détenue à hauteur de 49,5% par Sonatrach (Algérie), à 17% par Sonangol (Angola), à 10% par Samir
(Maroc), et par Cepsa et Repsol (Espagne), Statoil (Norvège), et Eni (Italie)
à hauteur de 4,7% chacune.
Opérationnelle depuis trois ans, cette société a mis en place une zone
d'intervention à Arzew dotée de tous les moyens nécessaires et compte constituer
trois autres outils similaires au Maroc, en Tunisie et en Angola.
M. Khelil a indiqué en marge de cette rencontre que la lutte contre ce genre de catastrophes nécessite une solidarité entre les compagnies pétrolières,
en faisant savoir que British Petroleum (BP) a sollicité Sonatrach pour la vente
ou la location de ses équipements de lutte contre la pollution marine pour venir
à bout de la catastrophe causée par l'accident de sa plate-forme pétrolière
au Golfe du Mexique (USA).
2010-05-20
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