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Interview

Omar Seddiki, l’Algérien qui a amélioré un télescope pour la Nasa

Omar Seddiki est un physicien algérien connu des les milieux scientifiques canadiens et internationaux pour avoir participé à la mise au point d’une combinaison de produits permettant d’améliorer la qualité des télescopes à miroirs liquides.
Une trouvaille quia permis aux scientifiques d’y « voir plus clair », notamment lorsqu’il s’agit d’observer la lune. Grâce à la combinaison imaginée par Omar Seddiki et son équipe, le miroir liquide utilisé dans les télescopes est désormais adapté aux conditions extrêmes et variables caractérisant la surface de la lune. Il convient de noter que cette réalisation a été subventionnée par la Nasa. Omar Seddiki aujourd’hui scientifique brillant, s’est pourtant éloigné du monde universitaire après l’obtention de son ingéniorat à l’université Houari Boumediene (USTHB), en 1990. Après avoir travaillé pendant une douzaine d’années dans le domaine de l’industrie, Omar part pour le Canada avec l’intention de poursuivre ses études. Une année après son arrivée, il intègre le groupe de recherche des miroirs liquides à l’université Laval. « A un moment donné, j’ai éprouvé la nécessité d’enrichir ce que j’avais cumulé en matière d’expérience professionnelle, mais aussi sur le plan intellectuel. Je souhaitais aussi travailler dans un environnement professionnel répondant aux normes internationales. C’est ainsi que j’ai quitté le pays, fin janvier 2003 pour le Canada », nous dit-il. La trouvaille d’Omar dans le domaine des miroirs liquides a été un véritable coup de maître, puisque beaucoup ont échoué avant lui. « Notre groupe de recherche a déjà développé des techniques de fabrication de télescope à miroir liquide pour les applications terrestres. Pour le projet de miroir liquide sur la lune, ces techniques ne pouvaient être utilisées, car les conditions d’utilisation sur la lune sont très différentes. Nous avons opté pour un procédé déjà utilisé pour la métallisation des miroirs de télescope en verre et qui consiste à l’évaporation d’un métal sous vide. La difficulté résidait dans le fait que ce procédé n’avait jamais été testé sur un liquide. Il fallait donc l’adapter et trouver le liquide susceptible de convenir aux conditions extrêmes de l’environnement lunaire », explique le chercheur. Il aura fallut plus d’une année à l’équipe pour parvenir à ses fins. « Nous avons pu franchir un premier palier lorsque nous avons réussi à déposer une couche d’aluminium sur un polymère liquide hydrophile. Puis une autre étape majeure a été franchie, un an après nos premières expériences, et cela lorsque nous sommes parvenus à déposer une mince couche d’argent sur un liquide ionique », précise-t-il encore. Les liquides composant le miroir mis au point par l’équipe dont faisait partie Seddiki ont la particularité de rester à l’état liquide même à une température très basse, ce qui convient parfaitement à l’environnement lunaire. La Nasa particulièrement intéressée par les premiers résultats de l’équipe de recherche a décidé de subventionner les travaux liés au télescope lunaire. Omar Seddiki qui a obtenu son doctorat en physique depuis quelques temps a décroché une bourse de recherche pour un stage postdoctoral. Ses recherches concernent le développement d’une surface ayant des propriétés antibactériennes pour des utilisations en milieu hospitalier. ...

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